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Mois deux – Le combat continue
































Avec votre aide, les marraines des quartiers nourrissent désormais près de 2 500 enfants talibés chaque jour


Comme la vie peut changer rapidement ! De l'anticipation pleine d'espoir à la catastrophe inimaginable en passant par la tragédie prévenue, le tout en un mois ! Mais avec un financement incertain et une voie inconnue pour la pandémie, l'avenir reste terriblement inconnu pour les enfants forcés à mendier, les talibés de Maison de la Gare.

COVID-19 a tout changé. Des vols ont été annulés, des volontaires internationaux ont été rappelés chez eux, des pays ont été mis en confinement.

Il n'a pas fallu longtemps pour que les choses dégénèrent de mauvaises à pires encore. Comme vous le savez de notre rapport du mois dernier, le Sénégal, avec des moyens médicaux limités pour lutter contre le virus, a rapidement pris des mesures pour se protéger. En quelques jours, les déplacements internes ont été limités, les rues se sont vidées, les portes se sont fermées. Même Maison de la Gare - une oasis d'espoir et de prise en charge de tant de talibés - a été obligée de fermer ses portes. L'équipe a vite réagi en fournissant du savon, du désinfectant et des instructions d'hygiène aux enfants sur place dans leurs daaras.

Le confinement et le couvre-feu ont vite compliqué la vie de milliers de ces enfants. À Saint-Louis, vous ne pouvez normalement pas faire un pas sans tomber sur un enfant vêtu en haillons qui mendie des pièces de monnaie ou de la nourriture. Cependant, depuis l'arrivée de Covid-19, avec la population effrayée et cloîtrée dans les maisons, des milliers d'enfants mendiants talibés se retrouvent sans accès à la nourriture.

Les incroyables marraines des quartiers qui nous ont aidés à répondre à cette situation désespérée sont toujours là, sept jours par semaine. Grâce à nos incroyables donateurs, grâce à votre réponse, nous sommes toujours en mesure de soutenir ces merveilleuses femmes avec 800 000 francs (environ 1 300 $US) chaque semaine pour leurs achats de nourriture. Et nous fournissons des masques et un soutien hygiénique dans les daaras.

C'est une situation terrible pour les enfants. Imaginez 30 à 70 enfants ou plus vivant ensemble, enfermés dans un espace confiné sans installations d'hygiène, sans accès à l'eau potable et à un abri très rudimentaire. Et, pour les enfants actifs, rien à faire !

Mais, il y a de nouvelles positives. Pour la première fois depuis des décennies, il n'y a presque pas d'enfants mendiant dans les rues du Sénégal ! Y a-t-il une possibilité de bâtir sur cela pour un avenir plus positif ?

Deux voies possibles se présentent désormais grâce à la pandémie. La première est que le marabout et ses enfants talibés de certains daaras pour qui cela est possible ont été autorisés et encouragés par l’état à retourner dans leurs communautés d'origine. L'organisation communautaire et gouvernementale CDPE (Comité départemental de la protection de l'enfant) organise cela et nous utilisons une partie de vos dons pour supporter le coût. En parallèle, nous élargissons notre soutien à Cheikh Diallo et aux écoles de Mbaye Aw alors que davantage de daaras et d'enfants rentrent chez eux dans cette région.

Pour certains daaras, le retour dans leurs communautés d'origine n'est pas une possibilité. Plusieurs de ces daaras ne pourraient-ils pas être transformés en « daaras modernes » où les enfants ne seraient plus obligés de mendier ? Les marraines dévouées pourraient faire partie de cette solution comme elles le sont en ce moment de crise. Aussi, pour une dizaine de daaras à proximité de notre centre, nous développons un plan avec les autorités municipales par lequel plusieurs centaines d'enfants talibés pourraient venir chaque jour pendant toute la journée, comme s'ils allaient à l'école. C'est également quelque chose sur laquelle nous pourrions bâtir.

Il est impossible de savoir ce que les semaines et les mois à venir réservent aux enfants talibés. Ce que nous savons, c'est qu'avec votre aide nous continuerons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour rendre leur situation plus vivable. Et peut-être faire quelques pas vers la vision de Maison de la Gare d'éliminer le fléau de la mendicité des enfants.