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Des volontaires sénégalais agissent pour le bien-être des enfants talibés
TweeterMerci à Rose Mbaye, Eyram Adedze, Ben Ouattara, Mame Coumba et « Davis Projects for Peace », des universitaires sénégalais se sont joints à la lutte pour la justice
Grâce à une subvention reçue de
Davis
Projects for Peace, ce projet a été mis en œuvre par quatre étudiants africains basés à
l'Université de
Rochester à New York. Le projet a permis à une cinquantaine de
volontaires sénégalais d'être mis face à un problème qui leur tenait à cœur et qu'ils
pensaient pouvoir résoudre ou, du moins, en diminuer l'effet. Bon nombre de ces
universitaires venaient tout juste de comprendre ce que l’exploitation humaine
pouvait être.
Des volontaires venus de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis et de
l'Université Alioune Diop de Bambey se sont privés de leurs vacances de fin d'année
afin de venir prêter main-forte au développement du centre Maison de la Gare, mais
aussi pour
apprendre comment les organismes de protection agissent par rapport aux
victimes. Le Ministère de la Justice par l'intermédiaire de son bureau d'Action
directe en milieu ouvert (AEMO) a été impliqué, mais aussi le Développement
communautaire, l'Action sociale, le Préfet et le Gouverneur et, enfin, le
Secrétaire général des Maîtres Coraniques du Sénégal.
Le résultat de l’ensemble des activités exécutées par ces jeunes universitaires
au centre d'accueil de Maison de la Gare a été amplifié du fait qu’ils furent
répartis en groupe
et mis en compétition afin de provoquer une montée d’adrénaline
et permettre à chacun de s'imprégner de la situation réelle. Beaucoup de jeunes
talibés ont senti l'accueil de ces universitaires en se montrant ouverts à toutes
discussions, mais également en suivant à la lettre les recommandations faites par
ces derniers. Ces volontaires ont animé des activités créatives telles que le coloriage, le
collage, les jeux de dames, en passant par le français et le calcul, sans oublier
le recyclage. Toutes ces activités ont permis à Maison de la Gare de comprendre
qu'il vaut mieux ne pas attendre que se présente l’aide extérieure pour agir.
Maison de la Gare a toujours manifesté le désir d'aider les enfants talibés dans
différents domaines
qui leur permettraient d'agir en tant que membres autonomes
actifs au sein de leur communauté, plus tard dans leur vie. En plus de
l'éducation, du jardinage, du football et du karaté, les enfants s’efforcent
d’acquérir une double compétence pour pouvoir démontrer leur valeur dans la
société. Travaillant avec les volontaires, beaucoup d'enfants se sont permis de créer
leur petite voiture, d'autres, plus astucieux, ont créé des masques avec des
bidons d'huile vides ou des canettes de boisson ou de déodorant vides. On
a pu percevoir qu’un grand avenir se profilait
pour ces jeunes,
leur offrant la possibilité d’une vie future. Quelque 50
jeunes enfants talibés nous ont montré leur vécu à travers les
objets, les couleurs, les formes et même la morphologie. Ils ont légué leur
propre personnalité à leur création en les protégeant d'un insigne personnel.
Dans un autre volet, des groupes de dix volontaires ont été constitués pour
faire la collecte de dons d'argent et d'habits pour les enfants. Ensuite
chaque groupe est allé sur le terrain à Saint-Louis
pour faire la collecte. Le but était d'amasser des habits pour les enfants
talibés auprès des maisons et des boutiques, mais certains ont préféré donner
de l’argent et d’autres des habits pour enfants et adultes. Du coup, les
volontaires ont recueilli beaucoup de vêtements et une importante somme
d’argent. À la fin du projet, nous nous sommes retrouvés avec des lots
d’habits qu’on a ensuite distribués aux enfants, et l'argent recueilli a
permis de défrayer le coût des
rénovations que le groupe a réalisées auprès de certains daaras.
Mapaté résume le projet ainsi : « Il a été pour nous une grande
réussite. Les objectifs escomptés ont été atteints d’après les deux parties.
Personnellement pour nous en tant que membres de Maison de la Gare, le projet
nous a beaucoup aidés dans notre travail de tous les jours, à savoir venir
en aide aux enfants talibés. Il nous a permis de visiter à nouveau les
daaras et de les réhabiliter, mais aussi de porter le message de
sensibilisation auprès de la population sur la situation des enfants talibés
avec la collaboration des marraines des daaras et des marabouts. Sur le plan
éducatif, les étudiants universitaires ont permis de renforcer les compétences
des enfants en français, en mathématiques et arts. »
Cette action a permis à ces universitaires d'être avant tout des volontaires
dans leur pays, bien qu'il y ait peu d'infrastructures, mais elle a
aussi permis aux organismes locaux d'avoir une idée du travail en synergie
que Maison de la Gare a mis en place. Et nous avons pu constater que les
volontaires sénégalais peuvent contribuer à l'amélioration des conditions
de vie des enfants talibés, en parallèle avec le support précieux des
volontaires du Nord qui ont apporté tellement de valeur à ce jour.