Témoignage de Christoph Pauly
Certainement avec ma barbe blanche et avec mes 58 ans, je suis un volontaire atypique. En plus,
je connais le Sénégal assez bien ; j’ai déjà été deux fois à Saint-Louis, cette ville que je
considère comme lumineuse, touristique et sécuritaire, ma ville préférée en Afrique. Je savais
qu’on peut vivre bien dans cette ville au bord du fleuve et de la mer, celle qui a inspiré tant
d'artistes. En 1986, j’y ai passé trois mois comme étudiant en économie, pour écrire une étude
sur l'artisanat local. Mais, de retour à Saint-Louis en 2007, je me sentais trop éloigné de la
réalité ; je ne connaissais pas encore Maison de la Gare.
Quand j'ai découvert le projet de Maison de la Gare sur l'Internet, j'ai été immédiatement
électrisé. Une opportunité pour partager la vie africaine, pour découvrir sa réalité sociale
et familiale si complexe. Par expérience, je savais déjà que je ne pourrais pas changer la vie
des Sénégalais pendant mon séjour toujours trop court. Mais, peut-être que je pourrais aider un
petit peu et apprendre quelque chose pour ma propre vie.
Maintenant de retour en Europe, je peux dire que cette expérience fut très enrichissante pour
moi. J'ai été touché au fond du cœur par la joie des garçons pour les choses les plus simples
qu’offre ce centre de la paix près de l’ancienne gare de Saint-Louis. Un banc pour se reposer,
de l’eau courante pour se laver, un livre dans la bibliothèque même si on ne sait pas lire.
Cette volonté absolue des petits talibés d'attaquer la vie. Cette faim existentielle pour un
sourire, pour un ballon de foot, pour un sandwich nourrissant avant de partir pour la nuit
dans la rue.
Les responsables de Maison de la Gare me laissaient partager leur travail au centre avec une
ouverture incroyable. Toujours, quelqu’un à qui parler, à demander, à discuter. J’ai pu
découvrir mes capacités latentes, trop peu souvent mises en valeur en Europe … de raconteur,
d’arbitre de football, d’enseignant, de soigneur, même de danseur. Toute personne de bonne
volonté peut trouver sa place.
En plus, j'ai trouvé de vrais amis. Merci Diodio, Issa, Lala, Noël, Abdou, Aby, Rod et les
autres de l’équipe !
Mes conseils pour les volontaires : choisissez de rester dans une famille d'accueil. C’est
autour d’une casserole de thiéboudienne qu’on découvre l’âme du Sénégal. Et il faut aller dans
les daaras, parler avec les marabouts, pour témoigner d’une réalité souvent triste des enfants.
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perspicace de Christoph sur ses expériences dans un daara très difficile. L’article est
illustré aussi de nombreuses photos prises de son séjour comme volontaire.