TEMOIGNAGE DE NOLWENN GUEGUEN
Difficile de résumer en quelques mots ces moments passés auprès des Talibés et de la MDG. Une chose est sûre ...
j’ai grandi et j’ai appris énormément à leurs côtés. Je suis partie avec l’envie d’aider et finalement c’est eux qui m’ont tout apporté.
Toujours le sourire aux lèvres et de l’énergie à revendre, ces enfants ont soif d’apprendre, de découvrir, de partager avec vous quelques heures de la journée.
Ils vivent dans des conditions très difficiles mais ne se plaignent jamais de rien. Je me souviens de ces moments de rire avec des enfants qui ne parlaient
pourtant pas le français (et mon Wolof n’est pas très bon, je l’avoue), de ces moments d’émerveillement devant une carte du monde ou quelques feutres.
Même sans toujours se comprendre, j’ai échangé beaucoup plus avec ces enfants qu’avec certains de mes concitoyens !
Mais je dois être honnête, certains moments ont été plus difficiles, quand un enfant arrivait blessé ou un de mes élèves ne venait pas plusieurs jours
d’affilés je ne pouvais m’empêcher de penser au pire... Parfois la fatigue et la chaleur vous pèsent mais, après quelques minutes avec les talibés,
tout est effacé et vous êtes au mieux de votre forme ! C’est magique.
Je suis rentrée en France plus forte de cette expérience, motivée comme jamais pour poursuivre mes études (puisque j’avais la chance de pouvoir en suivre)
mais aussi en colère. En colère que le gouvernement sénégalais comme la communauté internationale n’agissent pas pour ces enfants à qui on vole leur enfance
et leurs droits les plus primordiaux. Ces enfants sont une richesse pour leur pays, ils sont volontaires, travailleurs, intelligents, ils leur manque
seulement la protection auquel devrait avoir droit chaque enfant.
Quand je suis arrivée à Saint-Louis en 2008 (déjà), la MDG était une toute jeune structure et reposait sur la motivation et la bonne volonté d’un petit
groupe d’amis et surtout d’Issa Kouyaté. Je suis fière de voir aujourd’hui que l’association a grandi, que le centre a été construit (on travaillait à
l’époque dans l’ancienne gare de St-Louis) et que pleins de nouveaux projets ont été lancés.
En partant avec la MDG, vous participez à une organisation locale qui vivait avant vous et qui vivra après vous. Et croyez moi, il n’y aura rien de plus
important pour vous quand vous quitterez ces enfants que de savoir qu’ils continueront d’être soutenus sur le long terme. Il faut partir conscient qu’on
ne change pas le monde en quelques mois de volontariat mais qu’on contribue à notre modeste échelle à une juste cause.
Profitez de cette expérience formidable, donnez tout ce que vous pouvez de votre énergie et de vos compétences à ces enfants et à cette très belle
association, vous allez en sortir grandit. Profitez de la Térenga sénégalaise, du yassa poulet, de vos familles d’accueil qui vous feront partager
ce qu’aucun touriste ne verra du Sénégal. Si vous êtes ouvert d’esprit, si vous avez de l’humour, de la patience et de la motivation, vous ne pouvez
que rentrer heureux de cette expérience!
Le Sénégal est un pays magnifique, mais il ne serait rien sans ses habitants et notamment ses enfants. Travailler avec eux est surement une des choses
les plus gratifiantes que j’ai pu faire jusqu’à aujourd’hui, mais ne prenez jamais ce travail à la légère. Même s’ils sont toujours avenants et de bonne
humeur, ils vivent des choses qu’on ne peut imaginer. Alors respectez ces enfants plus que quiconque, écoutez attentivement l’équipe de la MDG et ne
faites rien qui puisse menacer leur travail auprès des Marabouts ou des autorités.