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Maison de la Gare à travers les yeux d'une volontaire américaine
TweeterProgramme d'Aide-soignant
Le bourdonnement marmonnant inharmonieusement; l'odeur de la
saleté et le manque d'hygiène sont devenus familiers à mon sens. Chaque daara que nous avons visité ressemble
en ce sens. C'est devenu
ma réalité pendant mes trois mois de volontariat avec Maison de la Gare.
J'étais certaine que mon expérience au Sénégal me fournirait un point de vue unique, mais la scène qui se
déroulait devant mes yeux était surréaliste. Il a peut-être pris quelques jours, mais je fus bientôt rassurée
que je fusse au bon endroit. Mes premiers sentiments de peur et d'incertitude ont rapidement changé. En
place de cela, j'ai été stimulée à prendre action. Il est devenu une nécessité pour moi d'aider ces jeunes
garçons autant que j'ai pu.
J'ai été auparavant sceptique quant à la valeur de l'aide internationale qui est souvent liée aux intérêts
du pays donateur. Toutefois, dans mon volontariat avec Maison de la Gare, j'ai été témoin des effets positifs
que le soutien financier international peut avoir. Je me suis rendu compte que le financement dont cette
organisation a reçu des ONG internationales et d'autres donateurs lui a permis à travailler efficacement
sans crainte de l'influence gouvernementale.
Maison de la Gare déploie de grands efforts pour mettre fin aux traitements inhumains des enfants-talibés
qui mendient dans les rues. Avec seulement un petit nombre d'employés et de volontaires internationaux,
son impact dans la communauté est immense. L'organisation travaille à l'intégration des enfants-talibés
dans l'éducation formelle et dans la communauté, tout en les offrant un soutien physique et émotionnel.
Issa Kouyaté, le fondateur et président de Maison de la Gare qui est rapidement devenu l'un de mes plus
grands modèles, s'est dédié à améliorer la vie des enfants-talibés. J'ai été inspirée par son travail,
incarnant toujours l'espoir et la passion qu'il veut répandre.
Maison de la Gare a créé un environnement où les soins de santé, l'hygiène, le soutien psychologique et
les possibilités de développement personnel sont réalisables pour ces jeunes garçons. Le centre dispose
d'une bibliothèque, d’un jardin, d’un centre de santé, des salles de classe , des douches et des ateliers.
Fleurs lumineuses d'hibiscus poussent sur les murs des bâtiments. De belles murales avec des thèmes
axées sur l'enfant entourent les murs du centre.
Mes journées commençaient avec l'assemblage des kits de premiers secours avec matériel en quantité suffisante
pour fournir aux enfants des soins de santé de base. Les blessures les plus courantes comprennent des plaies
du pied en raison d'un manque de chaussures, et des infections sur la tête. La plupart peuvent être traitées
par nos fournitures de premiers soins. Notre petite équipe de membres du personnel et de volontaires
marchait ou prenait un taxi pour se rendre aux daaras en proximité, en visitant
deux ou trois chaque jour.
Vers cinq heures du soir, les enfants-talibés commençaient à ruisseler dans le centre. Maison de la Gare
continue de souligner l' importance de l'hygiène de base. Pour la plupart, les installations du centre
offrent aux enfants leur seule possibilité de se baigner. Beaucoup de talibés peuvent passer des semaines
sans se laver, provoquant des irritations et des infections cutanées facilement évitables. Une fois qu’ils
se sont douchés, les garçons sont capables de participer à des activités telles que le football, la
création d' art et d'artisanat, la lecture dans la bibliothèque, et l'arrosage du jardin.
Les cours de français regroupent débutants et intermédiaires . Une fois que chaque enfant a lavé leurs
mains, ils reçoivent une baguette nutritive ce qui pourrait être leur seul dîner.
Dans une de mes expériences, un grand groupe de talibés a été assis devant nous pendant que nous traitions
un cas extrêmement contagieux
d'infection oculaire qui s'était propagé à 30 à 40 garçons. Malheureusement,
nous n'avions traité qu'environ la moitié de nos patients lorsque tout à coup les garçons se sont dispersés
parce que leur marabout leur avait ordonné de retourner dans la rue pour reprendre la mendicité.
Tout au long de mon expérience avec Maison de la Gare, les enfants-talibés m'ont étonnée chaque jour.
Malgré les conditions néfastes dans lesquelles ils vivent, les enfants trouvent toujours la capacité
de sourire et d'être heureux.
Aux États-Unis , rien n'est plus célébré que la liberté. Mais la liberté n'est pas un droit, elle est
une responsabilité. Tout le monde sur cette planète doit avoir une chance égale d'atteindre une qualité
raisonnable de vie, y compris une bonne santé, un logement adéquat, une bonne nutrition et un soutien
émotionnel. Nous devons tous partager cette responsabilité. Je soutiens pleinement le travail d'Issa
Kouyaté et de Maison de la Gare, mais pour l'avenir mon espoir est que ces organisations ne seront
plus nécessaires.