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Histoire de Moussa





























De l'espoir pour un enfant qui aurait pu perdre toute espérance


C'est l'histoire du jeune Moussa, un enfant né hors mariage que sa mère a confié en secret à une vieille bergère vivant dans un village sénégalais isolé. À la mort de la bergère, l'enfant de sept ans fut confié au marabout Issakha. Ce marabout véreux, fourbe et cynique était contre l'enseignement apporté au Sénégal par les Blancs, et il rejetait tout progrès scientifique et technique. Il vivait de la mendicité de ses talibés, obtenant d'eux tous les besoins de la vie sans scrupules ni modestie morale.

Toute la richesse de cet homme provenait de l'aumône et de l'exploitation de ses talibés. Ces pauvres enfants squattaient les rues pour mendier leur quota quotidien d'argent et, pendant la saison des pluies, ils devenaient des ouvriers agricoles et travaillaient dans ses champs. Ils étaient de petits esclaves dans l'immense plantation du méchant marabout Issakha.

Chaque jour, les enfants devaient quitter le daara à l'aube, soit pour aller travailler, soit pour aller mendier dans les rues, et ils ne rentraient que le soir, à la tombée de la nuit. Lorsque le jeune Moussa se retrouva dans le champ pour la première fois en tenant un outil de travail, ses petites mains saignèrent. Il était maladroit et inapte à une telle corvée.

Le marabout se mit en colère contre le Moussa, qu'il traitait de vaurien. Il le frappa violemment dans le dos. Moussa s'effondra, et un second coup le fit rouler sur le sol boueux. Moussa resta longtemps sur le sol, complètement secoué. Après quelques heures, il se releva et s'éloigna lentement. C'était la première fois qu'il s'enfuyait de son daara.

Moussa fut retrouvé par un des "grands talibés" du marabout Issakha et fut ramené dans son daara. Il continua ainsi pendant de nombreuses années, mendiant et travaillant dans les champs, et s'enfuyant quand il ne pouvait plus supporter les conditions.

Il finit par s'enfuir pour de bon, mendiant dans les rues pour subvenir à ses besoins. Il rencontra un groupe de garçons vivant comme lui dans la rue. Une série d'événements fit en sorte qu'ils furent tous pris dans une opération de police.

La police référa Moussa à Maison de la Gare, bien connue pour être une organisation non gouvernementale locale travaillant à l'amélioration des conditions de vie des enfants talibés, avec le soutien financier de partenaires et donateurs extérieurs.

Moussa est maintenant inscrit pour une formation de six mois dans le programme d'apprentissage en aviculture de Maison de la Gare. Cheikh Ablaye, qui dirige ce programme, soutiendra Moussa pendant sa formation, l'aidant à se préparer à devenir indépendant et à subvenir à ses besoins. Une fois son apprentissage terminé, Moussa suivra la formation offerte par le programme de microfinance de Maison de la Gare, dans le but d'être éligible à un prêt pour démarrer sa propre exploitation d'élevage et de vente de poulets.
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L'auteur Baye Ndaraw Diop était auparavant le directeur du bureau du Ministère de la Justice à Saint-Louis, chargé des enfants de la rue. Il est membre du conseil d'administration de Maison de la Gare depuis 2013 et a dirigé notre programme de microfinance depuis sa création. Le nom de Moussa et d'autres détails dans ce rapport ont été modifiés pour protéger l'enfant.