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Une chance dans la vie
TweeterDes progrès encourageants pour mettre des enfants talibés mendiants sur la voie de l'autonomie
Offrir une formation dans un métier à des enfants talibés mendiants présente
de nombreux défis qui
ne sont pas présents dans un environnement d'apprentissage normal. Les enfants, généralement à la
fin de l'adolescence, n'ont pas d'éducation formelle et ne sont pas habitués à investir de longues
heures dans l'apprentissage de quelque chose pour l'avenir. L'expérience de la mendicité, que la
plupart d'entre eux ont vécue depuis un très jeune âge, est celle de la gratification
instantanée... le besoin immédiat de faire ce qui doit être fait pour manger et éviter d'être battu.
L'apprentissage exige une perspective très différente, et notre défi consiste à motiver les jeunes
d'une manière qui peut être couronnée de succès. Les marabouts réagissent négativement si les
apprentis n'atteignent pas leur quota de mendicité. Certains apprentis n'ont pas assez à manger,
parce qu'ils prennent du temps de mendicité pour suivre leurs études. Et, après un bon départ,
certains peuvent perdre leur concentration et leur engagement.
Une subvention d'un an nous a donné l'occasion de tester des stratégies
de réussite. Quinze
jeunes talibés ont été inscrits à notre programme d'apprentissage en couture, et onze d'entre eux
ont terminé le programme avec succès.
Le jour de la remise des diplômes fut très spécial à Maison de la Gare. De nombreux représentants
de la communauté de Saint-Louis sont venus pour célébrer le succès de ces jeunes hommes
impressionnants. Dix d’entre eux ont reçu des machines à coudre, ce qui les aidera à démarrer
leur vie professionnelle.
La cérémonie a été présidée par Madame Fatou Sy Barro qui représentait le Préfet de
l'arrondissement de Saint-Louis. Elle est chef du service de l'Action sociale et présidente du
Comité départemental de protection de l'enfance. Parmi les autres personnalités présentes se
trouvaient les responsables du service local du Ministère de la Justice chargé des enfants de
la rue (AEMO - Action éducative en milieu ouvert) et du Centre de promotion et de réinsertion
sociale (CPRS), deux imams,
la présidente de Badjenu Goxx (organisation sociale des marraines
communautaires) et des bénéficiaires du programme de microfinance de Maison de la Gare. Maître
Aba Talib Gueye, avocat à la cour et défenseur des enfants, une trentaine de membres des
familles des apprentis, plusieurs marabouts et des membres du personnel de Maison de la Gare
faisaient partie des autres invités.
Le président de Maison de la Gare, Issa Kouyaté, a souhaité la bienvenue à tous. Il a expliqué
les objectifs du projet tout en remerciant les donateurs d'avoir rendu possible ce rêve de
Maison de la Gare. Baka Fall, l'instructeur en couture, a félicité les finissants et Maison
de la Gare. Il a déclaré qu'il ne fallait pas s'arrêter et continuer à former au moins
autant de jeunes chaque année.
Le talibé Pape Yoro a pris la parole au nom de ses camarades diplômés. Il a rendu hommage
aux organisateurs d'un tel événement et a remercié les donateurs de lui avoir permis
d’apprendre un métier et de lui avoir fourni une machine à coudre pour commencer sa nouvelle
vie ; il a promis de ne jamais échanger, vendre ou troquer cette machine.
Le marabout Thierno Yéril Sow a ensuite adressé à l’assemblée ; il a admis que lui et ses
collègues marabouts n'ont pas compris le projet au début, mais ils sont maintenant prêts à
encourager leurs talibés et à collaborer davantage avec Maison de la Gare.
Enfin, Madame Barro a exprimé son appréciation vis-à-vis la cérémonie et encouragé les
diplômés. Elle leur a donné de nombreux conseils utiles. S'adressant aux marabouts, elle a
souligné cette "belle façon" d'aider les enfants à trouver un emploi qui leur permettra
d’assurer leur survie et leur future autonomie. Et elle a remercié Maison de la Gare et ses
partenaires d'avoir compris l’importance de cette transition.
Un défilé de mode a été organisé pour présenter les produits fabriqués par les apprentis.
La presse était bien représentée lors de cet événement, avec des reportages sur ZIG-FM (une
radio locale et nationale), SEN-TV et Ndar-Info, un réseau de télévision en ligne.
Nous avons tiré de précieuses leçons de cette expérience, ce que nous
appliquons déjà dans
nos programmes d'apprentissage pour les enfants talibés. Les marabouts doivent être impliqués
dès le début, au moment du recrutement. De plus, les étudiants talibés et leurs marabouts
ou parents devraient signer un engagement légal envers le programme avant le début de la
formation, afin de souligner le sérieux de l'engagement et de l'opportunité. Un soutien
financier est essentiel pour permettre aux étudiants de terminer le programme. De plus, nous
devons renforcer l'alphabétisation de base, les mathématiques et la formation à
l'entrepreneuriat qui doivent aller de pair avec l'apprentissage des compétences techniques.
De nombreux enfants talibés ont été motivés par la réussite de ces diplômés, et nous sommes
très optimistes pour l'avenir.
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Nous sommes reconnaissants à GO Campaign de Californie qui a rendu possible ce projet
d'un an, ainsi qu'à tous nos donateurs internationaux qui nous ont soutenus au fil des ans
et dont l'engagement continu nous permettra de mettre beaucoup plus de jeunes sur la voie
de l'indépendance.