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Lalla Sène – Une bénévole sénégalaise extraordinaire
Tweeter« Je me nourris de mon amour pour les talibés et de leur amour pour moi »
Lalla est assise à l'ombre des bougainvilliers et discute
avec un petit talibé.
Lalla l'écoute et lui accorde toute son attention. Elle parle quelques mots d'encouragement.
Il acquiesce, elle lui tapote l'épaule puis il part en courant.
Maison de la Gare a la chance d’avoir Lalla Sène comme bénévole dévouée et à long terme. Lalla a joué au football
avec l'équipe nationale féminine du Sénégal en 2006, 2009 et 2012. Le football a été sa vie jusqu'en 2017,
l'année où elle a subi une double fracture au pied droit qui a mis fin à sa carrière. Voulant utiliser ses
compétences pour venir en aide aux enfants talibés mendiants de sa ville de Saint-Louis, elle a commencé à
faire du bénévolat à Maison de la Gare, entraînant des talibés passionnés de football et organisant un tournoi
hebdomadaire au centre.
Alors qu’elle se remettait de sa blessure et que les talibés conquirent son cœur, Lalla s’est présentée de plus
en plus souvent à Maison de la Gare, à un point tel qu’on l’y a retrouvée chaque jour en train d’aider à la
préparation des repas et donnant un coup de main chaque fois que nécessaire. Les tournois de foot du jeudi se
poursuivent mais, en plus, les fréquents matchs improvisés offrent désormais aux garçons des occasions
régulières de recevoir des conseils d’entraîneur et l’attention particulière qui leur manquent tant dans
leur vie.
Lalla est née à Saint-Louis, dans une famille de seize enfants. Elle a commencé à jouer au football avec les
garçons de son quartier à l'âge de six ans. Son père connaissait son amour de ce jeu magnifique et pouvait
voir qu'elle était toujours la meilleure joueuse de ses équipes. Il l'a encouragée à nourrir sa passion et
à poursuivre son rêve de jouer au football professionnel. Sur son lit de mort, son père a demandé à
l'entraîneur de Lalla de veiller sur elle et de continuer à l'encourager, un souhait que
son entraîneur a
continué d'honorer.
Les parents de Lalla sont tous deux partis maintenant. Elle vit dans la maison familiale avec cinq de ses
sœurs et trois de ses frères. Ils se soutiennent mutuellement et l’encouragent dans son dévouement aux talibés,
reconnaissant l’importance de ce travail pour elle.
Lalla est maintenant complètement dévouée aux talibés. Sa plus grande inquiétude est que si elle tombe malade,
ou même si elle doit s'absenter de quelques jours à Maison de Gare, elle manquera à ses enfants. « Si
Dieu est bon, je pourrai rester à Maison de la Gare et aider ces enfants qui ont confiance en moi et ont besoin
de moi. » Elle ajoute
que les talibés sont comme ses petits frères ou ses propres enfants. Cela lui
fait mal au cœur de s'éloigner d'eux. Et cela la touche profondément lorsque les talibés l'appellent par son
nom dans les rues de Saint-Louis.
Le plus grand souhait de Lalla pour l'avenir est de pouvoir continuer à s'engager auprès des talibés de
Maison de la Gare.
« Je me nourris de mon amour pour les talibés et de leur amour pour moi. Eux et moi ne faisons
qu’un. » - Lalla Sène