Nous avons relaté il y a quelques mois les ravages causés par les pluies exceptionnelles de l'automne 2021, notamment dans le quartier de Darou de Saint-Louis où se trouvent des dizaines de daaras et où vivent plusieurs centaines d'enfants talibés mendiants (voir Inondations ! Les enfants talibés sont si vulnérables). Sans se laisser décourager par les défis initiaux, notre volontaire anglaise Jade Wheldon a prolongé son séjour de plusieurs mois et a travaillé main dans la main avec Issa Kouyaté pour mener à bien ce projet, un nouveau départ pour toute la communauté. Voici le rapport de Jade.
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Les inondations dévastatrices de l'automne à Saint-Louis ont laissé de nombreux enfants talibés exposés à la rigueur du climat, sans accès à l'eau potable, à des aliments frais et nutritifs, ni même à des vêtements de base comme des chaussures pour protéger leurs pieds. Les eaux de crue étaient toxiques et ont contribué à la propagation de maladies et d'infections, mettant davantage en danger la santé physique et mentale des enfants.

L'un des sites les plus touchés se trouve dans le quartier de Darou, illustré sur les deux premières photos de ce rapport. Il s'agit d'une grande place entourée de logements avec deux entrées de route. Deux autres sites voisins ont été inondés dans les mêmes proportions, et les talibés qui y vivent ainsi que les membres de la communauté n'ont eu d'autre choix que de traverser ces lieux à pied pour rejoindre les routes de liaison.

Lorsque nous avons commencé ce projet, nous avons eu l'occasion de sensibiliser la communauté en participant à deux importantes campagnes de nettoyage des rues. Lorsque le projet de restauration lui-même a été retardé en raison d'un manque d'accès aux pompes industrielles, nous nous sommes concentrés sur la mobilisation de la communauté à travers une série de présentations. Après une réunion très productive fin novembre, un comité a été formé pour assurer un nettoyage régulier des rues du district en collaboration avec les organisations locales.

Le projet relativement modeste que nous avions initialement proposé en réponse aux inondations s'est transformé en une mobilisation beaucoup plus importante de la communauté locale. Lors de la journée la plus occupée, plus de 120 personnes se sont portées volontaires pour nettoyer les rues avec nous. Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là. Nous avons passé du temps à parler avec les familles de la zone que nous allions restaurer, et à discuter de l'importance d'entretenir le terrain une fois restauré et d'utiliser l'espace pour rassembler la communauté.

Notre plan de restauration initial prévoyait de commencer par pomper les eaux de crue dans la rivière, puis de nettoyer les débris avant de restaurer les terrains. Nous n'avons pas réussi à obtenir des pompes capables d'effectuer ce travail et, pendant le délai qui en a résulté, la plupart de l'eau s'était évaporée.

Nous nous sommes donc lancés dans le projet de restauration avec le soutien de la communauté. À l'aide de pioches et de brouettes, nous avons enlevé les déchets et les avons déposés dans une benne. Nous avons ensuite nivelé le terrain à l'aide des pioches. Dans les zones où l'eau avait créé de petites fosses, nous avons utilisé du gravier pour relever le niveau, prêt à recevoir de sable. De nombreux camions de sable ont été nécessaires ainsi que beaucoup de force musculaire pour le répandre.

Au total, la tâche a pris dix jours ; nous avions suffisamment de matériaux pour restaurer les trois sites. Le résultat final est un paysage propre et frais. La communauté était incroyablement reconnaissante de la transformation de ses espaces publics. Et les talibés se sont immédiatement approprié l'espace, construisant des châteaux de sable, jouant au football et courant librement pieds nus.

Ce projet a vraiment aidé la communauté locale à faire un grand pas dans la bonne direction. L'espoir réside également dans le pont de communication nouvellement formé entre les marabouts, la communauté et Maison de la Gare, ainsi que dans le comité de nettoyage qui organise désormais des événements dans le quartier. Le projet a changé la vie des jeunes garçons qui peuvent jouer au football dans un espace qui était auparavant un énorme danger pour leur santé.

Même si ce projet est terminé, il existe de nombreux autres sites dans les zones où vivent les enfants talibés, qui sont délabrés et endommagés par les inondations annuelles. Ce que Maison de la Gare a fait pour cette communauté à Darou est très spécial et très apprécié, et il peut maintenant être utilisé comme modèle pour d'autres projets de ce type à l'avenir.
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Nous exprimons une fois de plus notre gratitude à Off The Fence d'Amsterdam et à Caminos de la Suisse, dont la subvention a rendu possible ce projet de renouveau communautaire à Darou.