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De la rue au dojo






























Les histoires d'Amadou et d'Aliou montrent comment le karaté ouvre des horizons positifs aux enfants talibés mendiants


Le programme de karaté de Maison de la Gare constitue une bouée de sauvetage vitale pour de nombreux enfants talibés mendiants de Saint-Louis. Ces enfants n'ont généralement pas accès à l'éducation à la maison et sont envoyés dans des daaras dans les villes pour apprendre le Coran. Trop souvent, ils sont contraints de mendier dans les rues pour se nourrir et payer leur marabout. C'est une vie difficile et précaire mais, grâce aux programmes de Maison de la Gare et à son personnel dévoué, beaucoup d'entre eux ont trouvé un refuge où ils peuvent apprendre, jouer et s'épanouir.

Le programme de karaté du centre de Maison de la Gare est dirigé par Buaró, ceinture noire et ancien talibé qui est aujourd'hui membre du personnel (vous pouvez découvrir son histoire dans "Un rêve réalisable"). Buaró considère que sa mission est d'aider les enfants à traverser la période difficile qu'ils vivent en tant que talibés et de leur offrir un avenir qui comprend une alternative à la mendicité. Les enfants sont encouragés à poursuivre leurs rêves et à acquérir de nouvelles compétences, tout en développant leur confiance en eux et leur capacité à se défendre.

Parmi les nombreux enfants qui fréquentent Maison de la Gare, on trouve Amadou et Aliou, qui participent tous deux régulièrement aux cours de karaté du matin avec Buaró. Pour comprendre l'impact de Maison de la Gare sur leur vie, il est essentiel de connaître leurs histoires.

Amadou est né dans une famille pauvre et a été envoyé à l'âge de six ans dans une école coranique à Saint-Louis. Cependant, cette "école" s'est avérée être un lieu où les enfants sont exploités et forcés de mendier dans les rues pour leur marabout. Pour Amadou, la vie était difficile et les conditions de vie précaires.

Aliou, âgé de 12 ans, a lui aussi été envoyé par sa famille dans un daara de Saint-Louis dans l'espoir d'y recevoir une éducation coranique. Cependant, il a rapidement découvert que la vie au daara où il a été envoyé était très différente de ce qu'il espérait. Il était contraint de mendier toute la journée pour obtenir de la nourriture et de l'argent. Il était souvent maltraité par son marabout et par les grands talibés, les enfants plus âgés de son daara qui agissent souvent comme des agents du marabout. Aliou a découvert le programme de karaté par hasard, en entendant le bruit des enfants qui s'entraînaient. Sa curiosité l'a poussé à s'inscrire aux cours et, depuis, il est devenu un participant régulier. Il dit que le karaté lui a appris à se concentrer et à être discipliné. Il est fier de montrer les compétences qu'il a acquises à ses amis et espère pouvoir un jour les montrer à sa famille.

Aliou explique que le karaté l'a aidé à être fort et à se défendre, mais aussi à respecter les autres et à être discipliné. Avant le karaté, il n'avait pas beaucoup d'espoir pour l'avenir, mais maintenant il sait qu'il peut accomplir de grandes choses. De même pour Amadou, le karaté a changé sa vie en lui donnant une famille à Maison de la Gare. Il a des amis qui l'encouragent et des enseignants qui le poussent à progresser. Il veut continuer à s'entraîner dur et peut-être un jour devenir lui-même instructeur de karaté.

Pour Amadou et Aliou, le programme de karaté est plus qu'une simple activité physique. C'est un moyen de s'exprimer et de se construire une identité forte tout en développant leur confiance en eux. Le karaté leur a donné l'espoir et la force dont ils ont besoin pour surmonter les difficultés de leur vie de talibés mendiants et pour poursuivre leurs rêves.

Les histoires d'Aliou et d'Amadou sont des exemples de la façon dont le programme de karaté de Maison de la Gare change des vies. Tout en offrant aux enfants une oasis saine et productive loin de la mendicité forcée, le programme leur apprend la discipline, la concentration et la confiance en soi, des compétences inestimables à la fois dans la pratique du karaté et dans leur vie quotidienne. Tout en apprenant les techniques du karaté, les enfants apprennent à se contrôler, ce qui leur permet de gérer leurs émotions et leurs impulsions de manière positive et non violente.

Maison de la Gare est un havre de paix où ces enfants peuvent s'entraîner, apprendre, grandir et poursuivre leurs rêves en tant que famille et communauté, loin de leur vie de talibés mendiants. Grâce à votre soutien, nous pouvons leur offrir l'espoir d'un avenir loin de la rue et de leur vie difficile de talibés mendiants, tout en développant de nouvelles compétences et en construisant une identité forte.
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Note : Les 43 enfants talibés plus âgés qui s'entraînent plusieurs fois par semaine au dojo Sor-Karaté sont enregistrés auprès de la Fédération mondiale de karaté et s'entraînent sous la supervision de Sensei Ignéty Bâ. Le programme pour les jeunes talibés du centre de Maison de la Gare est également supervisé par Sensei Bâ.