MDG actualités
La découverte des talibés
TweeterUn reportage photo par Jack Wang
J'ai voyagé en Afrique pour un bref séjour, prévoyant de
passer une semaine au Sénégal et une deuxième en Gambie. Une rencontre fortuite avec Thaddaeus Lister sur
le vol a tout changé!
Thad avait travaillé comme bénévole auprès d'une organisation pour les enfants au
Sénégal, et est venu pour une visite de retour. Je me trouvais captivé par ses histoires passionnées des
enfants mendiants de la rue et du travail que l'organisation avec laquelle il avait travaillé, Maison de
la Gare, fait avec ces enfants à Saint-Louis. Tout pris par son récit, j'ai jeté mes plans au vent et
j'ai rejoint Thad sur les cinq heures de route de Dakar à Saint-Louis.
Grâce à Thad, j'ai pu rencontrer le fondateur de « Maison de la Gare », Issa Kouyaté. J'ai suivi Issa
de près pour documenter son quotidien, partager son combat sur le manque de financement pour construire
et fournir un meilleur centre pour les talibés-enfants, et témoigner de sa bonté en fournissant son
propre appartement comme abri sûr pour les
enfants-talibés qui s'étaient enfuis de leurs daaras.
En conséquence après dix jours avec lui, j'ai consacré mon photo-album « Talibés » à Issa Kouyaté,
un homme honnête qui consacre sa vie de façon désintéressée et sans relâche à la poursuite d'une
meilleure qualité de vie pour les talibés et ceux autour de lui.
Maison de la Gare est une organisation non gouvernementale sans but lucratif voué à aider les
enfants-talibés. Le mot « talibé » décrit des élèves, toujours des garçons, qui étudient le Coran et
qui mendient pour vivre. Apprendre à connaître ces enfants a été une expérience révélatrice et
déchirante pour moi. Ce n'est pas une vitrine
orphelinat tel que je l'ai vue
en Afrique de l'est!
Les enfants-talibés vivent dans des daaras, des « écoles » où le marabout leur enseigne le Coran.
Souvent, les familles pauvres envoient leurs fils à un daara pour étudier le Coran. Être un
« talibé » est un titre pour le long de la vie, et il est considéré comme une marque d'honneur.
Normalement, un daara est nommé d'après son marabout. Dans la photo ici, Marabout Seck instruit
un de ses élèves dans le Daara Serigne Seck, un élève qui oeuvre à sa tâche pendant des années
pour mémoriser le Coran. On estime qu'il y a plus de 50 000 enfants-talibés mendiants au Sénégal,
plus de 7 000 d'entre eux à Saint-Louis.
Un enfant en particulier a touché mon cœur. Il était toujours le premier enfant à arriver au centre
de Maison de la Gare. Je ne parle pas
Wolof, qui est la langue la plus parlée au Sénégal. Nous
n'avons jamais vraiment parlé en fait, mais il y avait un rapport entre nous ne nécessitant aucune
langue. Il aimait attraper mon bras pour le mettre autour de son épaule. On disait qu'il a des
problèmes mentaux, mais tout ce que je pouvais voir, c'était un jeune garçon innocent plein d'espoir
dans ses yeux perçants.
Il est trop facile de photographier les enfants-talibés comme un cliché - les photographier avec
des membres cassés, mendiant dans la rue, ou avec un visage mécontent. Cela pourrait ne pas être
trop loin de la vérité. Cependant, il y a aussi des visages heureux derrière cette contrainte.
J'espère que mes photos ont dépeint ces enfants dans une lumière plus intime qui est à la fois
digne et honnête.