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Grâce à vous, des miracles sont possibles
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24 heures avec Maison de la Gare et les enfants talibés
De retour de deux semaines passées au sein de Maison de la Gare, je suis rempli de gratitude. Gratitude
envers les incroyables 
membres du personnel qui se dévouent chaque jour pour donner aux enfants talibés
mendiants la chance d'une vie meilleure. Gratitude envers chacun d'entre vous, nos précieux donateurs
et sympathisants, qui rendez tout cela possible. Et gratitude envers les centaines d'enfants de la rue
qui, chaque jour, font confiance à Maison de la Gare et à son personnel.
En entrant dans le centre tôt un jeudi matin, ma première image a été celle de Buaró, lui-même ancien
talibé, guidant 20 jeunes garçons à travers de rigoureux exercices de karaté. Dans leurs tenues
blanches impeccables, il était difficile de croire qu'il s'agissait d'enfants de la rue qui, dans leur
vie habituelle, portent des haillons et vivent sans famille, sans abri raisonnable, sans installations
d'hygiène ou même sans eau potable. Ce que j'ai vu, ce sont des jeunes déterminés qui apprennent une
discipline et qui croient en eux.
En me dirigeant vers le bâtiment du dortoir d'urgence, j'ai rencontré Issa Kouyaté en train de laver
l'espace devant les salles de classe, le préparant pour les centaines d'enfants qui l'utilisent
pendant la journée. 
Maison de la Gare est la manifestation de la détermination d'Issa à changer
l'avenir des enfants talibés. Depuis seize ans, il consacre son temps et son énergie, voire sa vie,
à cet objectif.
Arrivant au dortoir, j'ai été choqué de trouver 14 garçons dans la petite pièce avec ses quatre lits
superposés. L'équipe des rondes de nuit avait récupéré quatre garçons dans la rue dans la nuit de
lundi. Trois d'entre eux ont été réintégrés dans leurs daaras ou leurs familles. Mais 13 autres ont
été récupérés dans la rue la nuit de mercredi ! Chacun de ces garçons a vécu une histoire d'abus et
de traumatisme. Nombre d'entre eux avaient fui leurs daaras après avoir été violemment battus.
Pendant que j'étais avec eux, Aïssa, l'une des éducatrices de rue, leur
a apporté le petit-déjeuner
du matin. Plus tard, j'ai vu plusieurs d'entre eux dans son bureau, portant de nouveaux vêtements
et répondant à ses questions alors qu'elle établissait un historique pour chacun d'entre eux.
En quittant le dortoir, je me suis arrêtée à l'infirmerie où Awa Diallo soignait l'un des nombreux
enfants talibés en attente de soins. Awa, Alagie et les volontaires qui travaillent à l'infirmerie
sont très occupés. Plus de 500 enfants y sont soignés chaque mois, et plusieurs centaines d'autres
reçoivent des soins dans leurs daaras.
Dans l'après-midi, j'ai assisté au cours d'anglais quotidien de Kalidou Baldé pendant une quinzaine
de minutes. Plus d'une douzaine de talibés plus âgés étaient pleinement engagés, accordant à Kalidou
toute leur attention et participant activement. L'histoire de Kalidou avec Maison de la Gare a
commencé en 2008, alors qu'il avait 10 ans et qu'il suivait des cours de français dans l'ancienne
gare. Il est aujourd'hui membre à part entière du personnel. Bien qu'il n'ait pas reçu d'éducation
formelle, il a appris l'anglais grâce à des volontaires et à ses propres efforts, et ses cours sont
un modèle de bonne conception pédagogique et d'engagement des élèves.
Quand j’ai quitté la classe de Kalidou, l'heure de la distribution quotidienne de nourriture aux
enfants participant aux classes et aux autres activités approchait. J'ai grimpé jusqu'à la cuisine
sur le toit où Lalla Sène travaillait pour préparer la nourriture pour les garçons. Lalla est une
source d'inspiration pour les enfants, les encadrant dans des activités sportives et autres dès leur
arrivée au centre. Lorsque nous avons des volontaires, ils apportent un soutien énorme aux
efforts de Lalla.
Pour terminer mon histoire de 24 heures, je me reporte à la soirée de la veille à laquelle Ndaraw
Diop, responsable du programme de microfinance, m'avait invité pour rendre visite à sept de nos
récents emprunteurs. Six d'entre eux étaient d'anciens talibés qui, avec l'aide de ce programme,
pensent maintenant qu'ils
peuvent subvenir à leurs besoins et se construire un avenir prospère.
Chacune de ces visites a été très émouvante, mais deux d'entre elles m'ont particulièrement
marqué. Babacar a surmonté un handicap physique pour créer une entreprise prospère d'élevage de
poulets avec l'aide de l'un de nos premiers prêts. Il vise maintenant à développer son activité
et se prépare à demander un deuxième prêt.
Bobo vient de recevoir un deuxième prêt, qui lui a permis de développer son commerce de fruits au
détail et d'y inclure davantage de produits périssables grâce à un nouveau réfrigérateur. Il m'a
montré des photos de magasins de fruits en France et m'a dit que c'était ce qu'il voulait
construire. Il est sur la bonne voie ! Le programme de microfinance s'avère être l'un des
moyens les plus efficaces pour aider les talibés plus âgés à devenir autonomes.
Ce qui me ramène à vous. Plus de la moitié des fonds qui permettent à Maison de la Gare de mener
à bien ses activités proviennent de vous, les personnes qui, dans le monde entier, suivent notre
travail et nous soutiennent. Vos contributions changent des vies et nous vous en sommes
profondément reconnaissants.
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L'auteur, le Canadien Rod LeRoy, travaille avec Issa Kouyaté et Maison de la Gare depuis 2008.
