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Mamadou Kandé cultive un jardin et une nouvelle vie
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Le chemin de Mamadou Kandé vers la liberté
Les enfants talibés sont forcés de mendier
par leurs marabouts, et ils ont rarement l'occasion d'être éduqués ou d’acquérir les
compétences techniques qui 
pourraient leur permettre de mener une vie indépendante. Le
jardin de Maison de la Gare est en train de changer cet avenir sombre pour plusieurs
enfants talibés, dont Mamadou Kandé.
Mamadou est devenu un talibé plus tard dans la vie que d’habitude, alors qu’il était
un jeune adulte. Il est originaire de Kolda au sud du Sénégal. La famille de Mamadou
ne lui a pas fourni d’éducation. Quand son père est décédé, sa mère l'a envoyé apprendre
le Coran dans un daara, à Saint-Louis. Malheureusement, son marabout à Saint-Louis l'a
envoyé mendier au lieu de lui assurer une éducation coranique. Ainsi, Mamadou s'est
retrouvé en train
de porter des marchandises lourdes au marché ou de décharger du poisson
au port afin de gagner la somme d’argent qu’il était tenu de verser quotidiennement. Son
objectif d’apprendre le Coran ou autre chose est donc resté vain.
En 2012, un talibé de son daara a convaincu Mamadou de se rendre à Maison de la Gare
dans l'après-midi, après que son quota avait été gagné, pour apprendre un peu de
mathématiques et de
français de base. Mamadou a immédiatement vu Maison de la Gare
comme l'occasion qu'elle est : 
une chance d’obtenir l'éducation qu'il cherchait, un
lieu d'amitié et d'encouragement, et un endroit où trouver un coup de main pour le
soutenir dans sa vie difficile. Depuis son entrée à Maison de la Gare, Mamadou a
suivi assidûment des cours tous les jours et il est sur la bonne voie.
Mamadou est d’un tempérament calme et doux. Pourtant, il est farouchement attaché
à Maison de la Gare. Mamadou a également un vif intérêt pour le jardinage. Il a passé
tout le temps possible à observer et apprendre les techniques de jardinage utilisées,
participant à chaque fois que l'occasion se présentait. Il est vite devenu évident
que l'amour de Mamadou pour le jardinage était mû par un intérêt naturel et un talent
réel pour l’entretien des plantes et la gestion d'un jardin.
Mamadou a la possibilité à Maison de la Gare à développer ses compétences en
horticulture et en micro-jardinage jusqu’à devenir autonome. Une fois qu’il aura
mieux maîtrisé la langue française, Maison de la Gare espère trouver les fonds
nécessaires pour l'inscrire à un cours plus avancé en horticulture afin de l'aider
à atteindre ses objectifs.
Mamadou espère devenir l'un des premiers talibés à quitter son daara et l'influence
de son marabout et à s’installer dans le nouveau « Foyer de transition » pour les
talibés sur la voie de l'indépendance, qui devrait être construit cette année à
Maison de la Gare. Au fur et à mesure que Mamadou s’approche de son objectif d’une
vie réussie et productive, il prévoit de continuer à faire bénéficier de ses talents
Maison de la Gare et les jeunes enfants talibés qu'elle sert.
Mamadou est maintenant le principal responsable du jardin de Maison de la Gare. De
plus, il a le droit de vendre une partie de sa récolte au marché, une bien meilleure
façon pour lui de gagner la somme qu’il doit verser quotidiennement à son marabout
et d’acquérir des compétences entrepreneuriales, le temps de s’affranchir de sa vie
de mendiant ou de travailleur surexploité. Mamadou prend son rôle de jardinier très
au sérieux. Il est conscient que, pour lui, cela représente la clé d'une vie meilleure.
Tous les jours, on peut voir Mamadou s’occuper tranquillement de l’arrosage,
l'élagage, la réorganisation
des lits, la plantation et la récolte des fruits
du jardin. Il regarde avec inquiétude les jeunes talibés quand ils jouent au football
ou se bagarrent un peu trop près son jardin. Mais il comprend que les enfants ont
besoin de jouer. Ainsi, lorsque la vie d'une jeune pousse est interrompue prématurément
par un ballon de football ou le pied d’un coureur, Mamadou ne réprimande ni se plaint.
Il replante, tout simplement. Et la vie dans le jardin se poursuit.
