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Une première fissure dans le barrage


























Mamadou Guèye partage son expérience de la campagne de Maison de la Gare dans la région de Kaffrine pour arrêter la mendicité des enfants ... et de sa suite étonnante


« Maison de la Gare a organisé récemment la quatrième phase de ses activités de sensibilisation pour le changement de comportement envers des enfants dans les lieux d’origine des talibés de Saint-Louis.

Notre équipe composée de relais communautaires et d'animateurs a quitté Saint-Louis en destination de la ville de Kaffrine en plein centre du Sénégal où nous avons été reçus par la coordonnatrice du service régional de l’AEMO (Action éducative en milieu ouvert, Ministère de la Justice).

Le lendemain la coordonnatrice de l’AEMO, une femme très dynamique et dévouée dans son travail, nous a conduits chez le délégué du quartier Escale. Sous l’arbre à palabre s’est tenue une réunion préparatoire aux actions de terrain. Par la suite, nous nous sommes déplacés avec des enseignants guides, qui se sont portés volontaires pour nous accompagner dans l’exécution des activités porte-à-porte pour rendre visite à quinze maisons, à un groupe de jeunes, à un groupe d’anciens et à des femmes lingères sous un arbre du quartier.

Dans chaque rencontre, nous avons noté l’intérêt de la population à éradiquer ce phénomène d’enfants de la rue. La journée s’est terminée avec une réunion d’information qui a attiré un grand nombre de personnes. À l’espace de deux heures et demie, beaucoup d’informations et de témoignages ont été partagés, avec une bonne volonté à connaître les scènes de la vie des enfants talibés à Saint-Louis.

Le lendemain nous avons quitté Kaffrine pour la ville de Koungheul où nous avons été reçus par l’inspecteur de la jeunesse qui nous a présenté au maire de cette ville. Ensuite, nous nous sommes rendus avec des bénévoles et un agent de la presse dans une zone avoisinante pourvoyeuse d’enfants talibés, pour les portes à portes. Nous avons été reçus par une population bien avertie et avons rencontré des femmes autour d’un puits, des élèves et un guide religieux, de surcroît-chef de ce village. Nous les avons sensibilisés à la situation des enfants confiés aux daaras de Saint-Louis et tous étaient très sympathiques.

Ce soir-là, nous avons tenu la mobilisation sous la présence du maire adjoint de la ville, des élus régionaux dont la députée locale à l’Assemblée nationale du Sénégal, du chef de service de l’AEMO de Kaffrine, du Développement communautaire, des religieux et de la presse locale. Au cours de cette activité, nous avons noté la participation de la population et des autorités, mais surtout celle des parents d’enfants et il y a eu des témoignages de parents et surtout la conduite des artistes qui, à travers la pièce théâtrale, ont campé le débat dans les discussions. Cette mobilisation a pris fin avec la rencontre du préfet de Koungheul qui nous a reçus chez lui.

Le 3e jour fut au tour de la ville de Nganda de recevoir. Nous avons été reçus par le sous-préfet, une autorité très avertie sur le phénomène des enfants talibés. Après quelques minutes de discussion, l’équipe s’est dirigée vers trois villages choisis pour les porte-à-porte. Là aussi, nous avons visité des ménages, des guides religieux et les chefs de villages qui nous ont aussi informés de la situation au sein de leur commune. Bien reçu par la population, une mobilisation a suivi à la place du marché sous la présidence du maire adjoint. Nous avons aussi noté la présence des chefs de villages et des religieux qui ont formulé des prières à l’intention de Maison de la Gare.

Enfin ce fut le tour de la Commune de Malème Hodar. Suite à nos visites à domiciles et à notre passage au marché, nous avons pris la route pour le village de Sagna où nous avons rencontré l’adjoint au maire chargé de la jeunesse. La mobilisation fut organisée au sein de la mairie avec une très forte participation des religieux et des femmes. Dans ce village nous avons trouvé qu'il y a des daaras qui fonctionnent sans la mendicité, mais aussi quelques marabouts récalcitrants au retrait des enfants de la rue.

Très satisfaits des conditions et du travail abattu par l’équipe, nous avons quitté Kaffrine pour retourner à Saint-Louis. »


Un événement remarquable s'est produit trois semaines après cette campagne. On sait que beaucoup d'enfants provenant de Kaffrine sont confiés au daara Serigne Eumeu Ndao à Saint-Louis. Un groupe composé de quinze parents et chefs religieux est descendu sur Saint-Louis pour voir par eux-mêmes les conditions de vie de leurs enfants dans ce daara. Ils ont été choqués par ce qu’ils ont vu et ont exigé des changements. Ils ont élu Mamadou Guèye de Maison de la Gare pour être « président » du daara, travaillant avec le marabout qui a été très coopératif. Depuis, Maison de la Gare a soutenu des améliorations spectaculaires dans les conditions de vie des enfants dans ce daara.

En vérité, une fissure dans le barrage.

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Nos sincères remerciements à l’endroit de l'Union européenne pour la subvention qui a rendu possible ces campagnes de sensibilisation pour arrêter le fléau des enfants mendiants.